Création 2019

Trois solis pour salle de classe ou tout autre lieu 
Conception et mise en scène : Charlotte Daquet

Un matin, Justine n’est plus là, elle a disparu.

Absente. Elle est peut-être malade, ou elle a été renvoyée ? Est-elle partie ? ou… elle est morte ? Qui sait ? Quelqu’un lui a peut-être fait du mal ? Quelqu’un lui voulait-il du mal ? Est-ce que quelqu’un sait quelque chose ? 

Au fait, c’était qui Justine ? Pourquoi tout le monde paraît-il soulagé maintenant, et pourquoi personne ne se souvient exactement de rien ? D’ailleurs, il s’est vraiment passé quelque chose ?

Ou alors c’est encore à cause d’elle…
de sa faute ! Elle a tout fait pour en arriver là, elle l’a voulu, elle l’a cherché. Responsable de tout ! Responsable pour tous des maux de tous, toujours coupable, même quand elle se cache. Surtout quand elle se cache, que personne ne sait où la trouver.

Exilée, chassée, enfuie, évaporée…?
Peu importe ! Elle est toujours trop grosse, trop nulle, trop moche, puante et bête, on peut toujours se moquer d’elle et la détester, il faut toujours l’insulter, la haïr et la frapper. Mais elle est où ? Il faudrait savoir où elle est pour lui faire payer son absence, non ? Qu’elle comprenne comme elle nous manque !

Où es-tu Justine ? Reviens. Si nous ne te trouvons pas, nous te trouverons ailleurs. Tu t’appelleras Dylan, Maxime ou Sophie… Tu seras rousse, noire ou handicapée… Tu seras Camille, Juliette… Trop jolie, trop intelligente… Akim, Raoul, Cécile… Trop riche, trop pauvre… Reviens Justine, nous ne voulons plus faire de mal à personne.

Reviens, ou bien tout sera encore de ta faute.

S’il te plait. Nous avons peur sans toi.

Justine Morcelée est le deuxième volet d’un diptyque de créations autour de la question du bouc émissaire à l’adolescence. Le premier volet, Justine, a été créé en 2017, au plateau. Justine morcelée est son pendant radical, une forme brute, sans artifice technique, à jouer en collège. L’écriture des deux pièces est nourrie d’expériences vécues, paroles recueillies et corps observés lors de résidences en collèges.

Justine est une jeune fille perdue entre ses rêves et une réalité de moins en moins supportable. Est-elle victime des autres, victime d’elle-même ? Un jour elle disparaît.

A travers trois soli, idéalement joués au cours de la même journée dans des classes ou devant des groupes différents nous voulons revenir de manière multiple et partielle sur le mystère de la disparition de Justine. Nous sommes dans une enquête, à la manière d’un polar.

Mais ici, aucune autorité ne vient faire la lumière. Ce sont les protagonistes eux-mêmes qui tentent leur examen de conscience, se révèlent, et retracent les évènements. Il y a Luis, le garçon ; il y a Arielle, l’adulte ; il y a Justine, elle-même (son fantôme peut-être ?). Les points de vue divergent et les versions des faits se teintent d’étrangeté. Que s’est-il passé ? Qui est victime ? Qui est responsable ? Que faut-il faire maintenant ? Que faut-il dire ?

Après les enquêtes il y a les procès. Ici, chacun est à la fois juge et partie, l’âme se tend et se tord sous les contradictions. Le témoin, le juge, l’avocat, la victime et le complice se font entendre et débattent. En mettant à nu la conscience des protagonistes de la violence, nous aimerions entrer dans la complexité des mécanismes qui la provoque.

Si nous souhaitons isoler les paroles de nos personnages, les réservant chacune à un auditoire exclusif, c’est que la violence commise sépare et enferme chacun dans sa subjectivité. C’est aussi le moyen de susciter des échanges entre les différents groupes qui auront chacun entendu un angle différent de la même histoire. C’est les encourager à opposer leur version, et à reconstituer un puzzle aux dimensions multiples.

Une partie des réponses et des pièces manquantes se trouvent dans JUSTINE, premier volet du diptyque. En voyant les deux pièces, le spectateur pourra cheminer de façon subjective et onirique dans le dédale des rapports entre bourreau et victime.

+ PROTOCOLE DE REPRÉSENTATION / Parcours du spectacteur

Afin d’installer la rumeur et toucher d’autres classes/groupes que celles/ceux visionnant les soli, nous proposons de faire précéder la représentation d’un prologue adressé de façon collective, sous la forme d’un happening ou performance in situ, qui peut par exemple, avoir lieu dans la cour de récréation, dans la cantine ou tout autre espace commun.

Puis les soli d’une durée envisagée de 30 minutes chacun sont présentés en petit comité (dans les classes par exemple). Idéalement les 3 soli seront présentés 1 à 2 fois dans la même journée à des classes/groupes différent(e)s.

Puis nous proposons d’organiser un temps de discussion et débat, en collaboration avec les lieux et structures nous accueillant. Soit des temps de discussion collectifs, avec toutes les personnes ayant assisté aux soli soit avec chaque sous-groupe, à l’issue de la représentation.

Les deux volets de création peuvent vivre de façon autonome ou être diffusés conjointement afin de construire un parcours pour les spectateurs adolescents, de la salle de classe vers le théâtre.
Dans ce cadre, nous souhaitons proposer tout d’abord à d’assister à Justine morcelée – un format plus court, plus réaliste et peut-être plus brutal aussi, à cause de la proximité physique de la représentation.

Puis la forme plateau qui amène une distance et une dimension poétique et fantasmagorique, grâce à l’intervention de la lumière et du son. Les représentations de Justine morcelée et Justine, ainsi que les résidences, s’accompagnent la plupart du temps d’un volet pédagogique et d’interventions dans les collèges, pensées en lien avec les équipes pédagogiques

Conception et mise en scène : Charlotte Daquet
Texte : Jonathan Moussalli
Jeu : Marie Vires, Marie Vauzelle et Christophe Gaultier

Production : Moebius
Coproduction :
L’Usine, centre national des arts de la rue et de l’espace public (Tournefeuille/Toulouse Métropole) (31) / Scènes Croisées de Lozère, scène conventionnée (48) 

Résidences :

Collège Pierre Labitrie, Tournefeuille (31)
L’Usine, centre national des arts de la rue et de l’espace public (31)
Collège Sport et Nature, La Canourgue (48), avec Scènes Croisées de Lozère, scène conventionnée
Collège Ambrussum, Lunel (34), avec le soutien du Conseil Départemental de l’Hérault
Collège d’Alzon, Nîmes (30), avec le soutien du Conseil Départemental du Gard
Collège Jean Bène (34), Pézenas
Théâtre du Hangar, Montpellier (34)
Le Repaire (38)

Avec le soutien de la Région Occitanie et de la Ville de Montpellier.
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CRÉATION JUSTINE
Avant –première : 23 février 2017 : Bon moment à La Gare franche, Marseille (13)
Création : 1er et 2 mars 2017 : Théâtre de Fontblanche, théâtre municipal de Vitrolles (13) en co-accueil avec La Gare franche

CRÉATION du 2ème volet JUSTINE MORCELÉE
20 mars 2019 : au Collège d’Alzon Nîmes (30)
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DIFFUSION

Justine morcelée : 20 mars 2019 – Collège d’Alzon Nîmes (30)
Justine – 21 et 22 mars 2019 – Théâtre de Nîmes (30)
Justine morcelée : 8 au 12 avril 2019 – Collèges de Lozère, avec les Scènes Croisées de Lozère (48)
Justine morcelée : 14 mai 2019 – Collège Pierre Labitrie à Tournefeuille (31)
Justine : 16 et 17 mai 2019 – L’Usine, Tournefeuille (31)