Création 2017

Écriture collective
Mise en scène : Charlotte Daquet

Une jeune fille sur une scène de théâtre, seule : besoin d’être regardée, reconnue… Elle tente quelques pas de danse, rate, puis recommence, rate…  Essayer encore, échouer toujours. Justine est coincée entre ses rêves et ses peurs, et voyage sans cesse de l’un à l’autre. Tout le spectacle s’écrit sur ce fil…

Chambre, cour de récréation, plateau de jeu télévisé, salle de classe… la scène est un espace mouvant et fantasmagorique où s’ancrent des situations concrètes qui dégénèrent. D’une soirée d’anniversaire à une scène d’humiliation, de l’apparition d’un amoureux à une rivalité mortelle, d’une insulte à l’acte irrémédiable… autant de basculements qui nous racontent les mutations d’une adolescente qui se vit comme victime perpétuelle des autres.

Mais à travers la mécanique de son propre cauchemar, c’est d’autres questions que Justine nous pose : en quoi la plus petite violence, banale et quotidienne, contient en elle-même la possibilité du tragique ? Et comment nous-mêmes qui regardons, basculant peut-être de l’empathie au rejet, participons à cette violence ? 

Le son et la lumière, travaillés comme matières organiques, toujours en mouvement, plongent le spectateur de façon subtile dans un univers instable et fantasmatique.

« Il se passe beaucoup de choses la nuit. Je sens qu’il y a une personne à côté de moi. Je la sens que la nuit, elle est pas trop gentille, pour moi c’est une chose qui descend du ciel… Il y a des choses qui se passent la nuit dans ma maison, dans ma tête. »

Origine / Processus

La compagnie Moebius s’est engagée en 2014 dans une recherche sur le thème du bouc émissaire. Quatre membres du collectif se sont « immergés » au collège Jean Bène de Pézenas, durant six semaines. Des ateliers, interviews et happenings ont nourri une recherche axée sur l’exclusion et la violence relationnelle. Les matériaux récoltés ont infusé un travail mené simultanément au plateau, et présenté au terme de la résidence.  

Un entretien avec une jeune fille de classe ULIS (Unité Localisé pour l’Inclusion Scolaire) s’est révélé décisif quant à ce qui allait devenir le projet « Justine ». Cette jeune fille semblait vouloir se réfugier dans un monde fantasmatique pour pallier une réalité difficile. Sa vision ambivalente des autres et son rapport au réel sont finalement devenus les principes même de l’écriture du spectacle. Et c’est à travers ce point de vue subjectif de l’exclue que nous avons commencé à interroger l’ambiguïté des rapports entre victimisation et domination. 

Une première forme, tout public à partir de 14 ans, pensée pour le plateau, a été créée en mars 2017 à Vitrolles : JUSTINE. Sa création s’est nourrie d’autres résidences en collège, notamment à l’Institut d’Alzon à Nîmes. Une présentation de fin de résidence y a été montrée à une centaine d’élèves dans une forme « brute », sans technique. L’intensité de la représentation, la richesse du débat, tant avec les élèves qu’avec les enseignants, nous ont confirmé la pertinence de traiter la thématique du bouc émissaire dans le cadre du collège. 

Le spectacle JUSTINE concentre le souvenir de notre expérience au collège. Mémoire trouée et déformante, elle appréhende les corps observés et les mots entendus comme un tout indissociable, un langage à part en entière ; langage dont il faut réorganiser les bribes et les éclats pour que réapparaisse le sens. La partition des acteurs s’est donc écrite par citations. 

Citations physiques et précises des corps adolescents, où chaque attitude insignifiante trahit une peur ou un rêve.

Citations verbales aussi. Les mots sont tour à tour restitution au plus proche, témoignage, ou récit passé au filtre du fantasme. La parole n’est pas littéraire, au contraire elle garde d’abord la marque de l’oralité. Puis elle peut évoluer comme une matière organique, se déployer, ouvrir un champ poétique, et nous laisser entendre les aveux et les contradictions les plus enfouies. 

L’envie est née de poursuivre la démarche par la création d’un deuxième volet, JUSTINE MORCELÉE autonome et complémentaire à la forme plateau, adressé spécifiquement aux adolescents – petite forme sans technique, destinée aux salles de classes ou autres lieux intimistes fréquentés par des adolescents, laissant la place au débat et à la discussion –  avec toujours comme question de fond : en quoi la plus petite violence, banale et quotidienne, contient en elle-même la possibilité du tragique.

Conception et mise en scène : Charlotte Daquet
Jeu : Marie Vires, Marie Vauzelle et Christophe Gaultier
Création lumière : Yann Loric
Création son : José Amerveil

Production : Moebius
Coproduction :
L’Usine, centre national des arts de la rue et de l’espace public (Tournefeuille/Toulouse Métropole) (31) / Scènes Croisées de Lozère, scène conventionnée (48) 

Résidences :

Collège Pierre Labitrie, Tournefeuille (31)
L’Usine, centre national des arts de la rue et de l’espace public (31)
Collège Sport et Nature, La Canourgue (48), avec Scènes Croisées de Lozère, scène conventionnée
Collège Ambrussum, Lunel (34), avec le soutien du Conseil Départemental de l’Hérault
Collège d’Alzon, Nîmes (30), avec le soutien du Conseil Départemental du Gard
Collège Jean Bène (34), Pézenas
Théâtre du Hangar, Montpellier (34)
Le Repaire (38)

Avec le soutien de la Région Occitanie et de la Ville de Montpellier.
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CRÉATION JUSTINE
Avant –première : 23 février 2017 : Bon moment à La Gare franche, Marseille (13)

Création : 1er et 2 mars 2017 : Théâtre de Fontblanche, théâtre municipal de Vitrolles (13) en co-accueil avec La Gare franche

CRÉATION du 2ème volet JUSTINE MORCELÉE
20 mars 2019 : au Collège d’Alzon Nîmes (30)

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DIFFUSION

Justine morcelée : 20 mars 2019 – Collège d’Alzon Nîmes (30)
Justine – 21 et 22 mars 2019 – Théâtre de Nîmes (30)
Justine morcelée : 8 au 12 avril 2019 – Collèges de Lozère, avec les Scènes Croisées de Lozère (48)
Justine morcelée : 14 mai 2019 – Collège Pierre Labitrie à Tournefeuille (31)
Justine : 16 et 17 mai 2019 – L’Usine, Tournefeuille (31)