DONNER LA VOIX AU BOUC-ÉMISSAIRE
Le projet trouve sa genèse dans une collecte de témoignages effectuée auprès de collégiens. À travers des ateliers, happenings et entretiens leur est posée la question de l’exclusion et la violence relationnelle. Le récit de Justine, une jeune fille scolarisée en classe ULIS (Unité Localisé pour l’Inclusion Scolaire), marque tellement la troupe qu’elle décide de mettre en scène sa seule expérience de souffre-douleur.
Le monde de Justine est bipolaire : elle est littéralement tiraillée entre ses rêves et ses peurs. C’est cette tension déréalisante que donne à voir la pièce : Justine risque constamment la chute, car le réel ne se déroule pour elle que sur ce fil tendu au-dessus du vide. Et, petits meurtres entre amis obligent, Justine se retrouve trop souvent déséquilibrée.
LE RÔLE DU SPECTATEUR DANS LE MÉCANISME TRAGIQUE
La mise en scène exacerbe une géographie fantasmagorique à la spatialité mouvante : tantôt chambre, tantôt cour de récréation, plateau de jeu télévisé, salle de classe… Et des situations concrètes qui dégénèrent viennent accrocher dangereusement le fil : une soirée d’anniversaire devient sceène d’humiliation, l’apparition d’un amoureux entraîne une rivalité mortelle, une insulte pousse à l’acte irrémédiable…
« Autant de basculements qui nous racontent les mutations d’une adolescente qui se vit comme victime perpétuelle des autres. Mais à travers la mécanique de son propre cauchemar, c’est d’autres questions que Justine nous pose : en quoi la plus petite violence, banale et quotidienne, contient en elle-même la possibilité du tragique ? Et comment nous-mêmes qui regardons, basculant peut-être de l’empathie au rejet, participons à cette violence ? » (Charlotte Daquet)
Justine est une pièce qui renvoie chacun à ses responsabilités… La faute à qui ?
ARTISTIQUE
Charlotte Daquet
PRODUCTION
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ADMINISTRATION DE PRODUCTION
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